Territorialisation de la planification écologique : Christophe Béchu lance la COP Normandie

Avec ses littoraux, ses campagnes et son tissu urbain, ses économies industrielles, agricoles, maritimes, touristiques et résidentielles, ses paysages remarquables, ses capitaux naturels et culturels, la Normandie est au centre des défis à relever pour la mise en œuvre des transitions dans les transports, les modes d’occupation des sols, l’habitat, la consommation ou la production d’énergie, tout en préservant les ressources et en privilégiant la reconquête de la biodiversité.

La décarbonation de l’économie dans l’objectif d’atténuer le changement climatique et de renforcer la souveraineté nationale concerne la Normandie au premier chef, compte tenu de son investissement historique dans l’économie du carbone et du secteur automobile en particulier, mais aussi de son étalement urbain ou de ses bâtiments énergivores par exemple. Dans une région littorale où les conséquences de la montée du niveau marin sont déjà bien visibles, la transition écologique comporte aussi un volet primordial d’adaptation. Chaque ralentissement du réchauffement est utile pour limiter les impacts. Ainsi, les territoires s’engagent dès maintenant dans des dynamiques d’évolution et de réponse aux changements.

Dans ce contexte, l’État et la Région Normandie ont posé un socle commun de politiques régionales, autour du SRADDET et de la stratégie régionale de la biodiversité. Ils œuvrent de concert depuis plusieurs années pour éclairer, construire collectivement et accompagner l’ensemble des acteurs du territoire normand dans leurs trajectoires de transition :

• en matière de connaissances et d’accompagnement des territoires, et sans exhaustivité, le GIEC normand, GéoNormandie, les GIP ROL et Seine-Aval, l’ANBDD, le Conservatoire botanique normand, l’observatoire régional des transitions participent à de meilleures anticipations de notre environnement futur et de suivi de nos trajectoires ; un tableau de bord permet de situer la région et ses évolutions au regard des trajectoires de transition énergétique ;

• en matière de production d’énergies décarbonées et de décarbonation de l’industrie, l’essor des ENR terrestres ou en mer et des nouveaux EPR, le développement de projets dédiées au recyclage, aux biocarburants, à l’hydrogène vert, à la captation du carbone, dans une bonne approche environnementale, sont essentiels à l’atteinte des objectifs ;

• en matière de synergies et de complémentarités, les collectifs de travail initiés par l’État et la Région donnent naissance à des communautés d’intérêts et à des stratégies coconstruites, sur des sujets aussi divers que l’artificialisation des sols, l’économie circulaire avec la plateforme NECI ou la biodiversité avec la stratégie régionale pour la biodiversité, Normandie 2030, et son plan d’actions régional pour les aires protégées ;

• en matière d’innovations, d’anticipation et d’expérimentations, le déploiement des stratégies d’adaptation, Notre littoral pour demain, ou l’accompagnement de projets comme celui de la Basse vallée de la Sâane, exemples d’ambitions et d’expériences qui profiteront au territoire normand.

C’est donc sur cette base et sur celle constituée de tous les travaux conduits en lien avec la transition écologique que la COP normande articulera les leviers et déclinera l’ensemble des actions présentes et à venir, individuelles et collectives afin d’assurer la bonne atteinte des objectifs sous le sceau des coopérations, des synergies, des complémentarités, des solidarités et de l’équité.

Pour ce faire, la COP s’appuiera sur des groupes de travail thématiques qui auront pour objectif de débattre, d’établir un diagnostic et de construire un plan d’action régional, constitutif de la feuille de route normande à l’horizon 2030. Les projets, portés par les collectivités normandes et leurs communautés locales (entreprises, associations, syndicats…) s’inscriront dans cette dynamique. L’État et la Région accompagneront cette mobilisation renforcée pour une Normandie résiliente et solidaire, consciente de sa nécessaire adaptation permanente aux effets du changement climatique.